EMPLOI ET CHÔMAGE

25/08/2014 11:52

L’Insee observe une inversion de la courbe du chômage fin 2013

Le taux de chômage au sens du BIT a légèrement diminué au quatrième trimestre de l’année 2013, a annoncé l’Insee, le 6 mars. Il s’établit à 9,8 % en métropole (- 0,1 point), soit 2,79 millions de personnes concernées, et atteint 10,2 % pour la France entière (+ 0,1 point).

Selon les données de l’Insee, publiées le 6 mars, le taux de chômage au sens du BIT en France métropolitaine baisse au quatrième trimestre 2013, de 0,1 point, en s’établissant à 9,8 % de la population active. Cela correspond à 278 8000 personnes. En incluant les départements d’outre-mer, ce taux s’établit à 10,9 %.


Suite à la rénovation du questionnaire de l’enquête emploi au premier trimestre 2013, les indicateurs, explique l’Insee, ont été « rétropolés » sur la période antérieure à 2013 pour être cohérents sur toute la période. Par rapport aux anciennes séries, l’intégration de ce nouveau questionnaire a un impact de 0,5 point sur la mesure du taux de chômage. À noter également que, « en raison de l’intégration des résultats de l’enquête sur les non-répondants », le taux de chômage du troisième trimestre est révisé de 0,1 point à la baisse par rapport à l’estimation provisoire, publiée le 5 décembre 2013, explique l’Insee (v. l’actualité n° 16419 du 6 septembre 2013).


Impact de la rénovation du questionnaire de l’enquête emploi


Outre la simplification de la formulation de certaines questions, notamment celle relative à la recherche d’emploi, l’adaptation du questionnaire en 2013 a pour objectif, précise l’Insee, d’améliorer la qualité de la codification des variables professions et diplômes, d’enrichir la connaissance du marché du travail avec l’introduction de questions (sur la santé et le handicap) et de se conformer aux orientations de l’office statistique des communautés européennes (Eurostat) sur le suivi des formations. Cette rénovation a entraîné deux principaux effets.


• Un impact sur le taux de chômage lié aux reformulations de questions sur la détermination du statut d’activité au sens du BIT de certaines personnes interrogées. Au total, précise l’Insee, différents effets se sont combinés, certains jouant à la hausse du taux de chômage (question plus incitative sur la disponibilité et rajout de modalités de recherche active d’emploi), d’autres jouant à la baisse (notamment celle relative à la suppression de la modalité « être contacté par Pôle emploi » comme démarche active de recherche d’emploi). Au final, le niveau du taux de chômage calculé avec le nouveau questionnaire est plus bas de 0,5 point que le taux calculé avec le nouveau questionnaire. Ainsi, en moyenne sur 2013, la rénovation du questionnaire modifie à la baisse l’estimation du nombre de chômeurs de 145 000 et à la hausse l’estimation du nombre de personnes en emploi de 38 000. Au total, le nombre de personnes classées dans la population active au sens du BIT est abaissé de 107 000.


• Un élargissement de la mesure du « halo » du chômage. Cette série recouvre les personnes qui souhaitent travailler mais ne remplissent pas tous les critères pour être classées au chômage du sens du BIT. Suite à l’élargissement de la question sur le souhait de travailler, posée dorénavant à l’ensemble des personnes sans emploi, le nombre de personnes dans le halo du chômage augmente de 230 000 sur l’année 2013.


Net recul du chômage des jeunes et stabilisation de celui des seniors


Ainsi, selon les résultats du questionnaire rénové, les chiffres publiés par l’Insee font apparaître une forte baisse du taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans. Après avoir fortement progressé en 2012, il s’est replié de 2,6 points sur un an et de 1,1 point sur le trimestre pour s’établir à 22,8 % au quatrième trimestre 2013. Cette amélioration de la situation des jeunes sur le marché du travail est notamment liée à la montée en puissance des contrats aidés dans le secteur marchand. En 2013, ceux-ci ont contribué à hauteur de 0,7 point du taux d’emploi des 15-24 ans.


Parallèlement, le taux de chômage des seniors, en « hausse notable lors des années précédentes », s’est stabilisé en 2013, à 6,4 % au quatrième trimestre (- 0,2 point sur le trimestre). Cette stabilité, explique l’Insee, n’est pas liée par une croissance plus marquée de leur taux d’emploi mais par une moindre progression de leur taux d’activité, notamment du fait de l’entrée en vigueur, en 2013, d’une mesure facilitant le départ en retraite de personne ayant débuté leur carrière très jeune. « De fait, on observe davantage de départs en retraite que les années précédentes ».


Enfin, les 25-49 ans ont vu leur taux de chômage augmenter sur l’année, à 9,2 % (+ 0,4 point sur un an). Une progression qualifiée par l’Insee de « modérée », « du fait que certaines personnes tendent à s’éloigner du marché du travail, notamment les hommes. En effet, même si leur taux d’activité reste à un niveau très élevé (93,6 % au quatrième trimestre 2013), il ne cesse de baisser depuis 2008 (- 2 points en cinq ans). Cette tendance, précise l’Institut, s’accompagne « d’un accroissement du nombre d’hommes de 25 à 49 ans, qui, sans être chômeurs au sens du BIT, font néanmoins partie du “halo” autour du chômage ».

 
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