Les Retraites et les Syndicats

20/06/2013 10:58

Le sujet brûlant du moment, à savoir la réforme des retraites, et notamment la publication vendredi 14 juin 2013 du rapport Moreau, oppose les centrales syndicales.

La réforme s'annonce des plus houleuses, les syndicats étant fortement désunis quant aux mesures à mettre en place ou non.

La CGT prône un retour de l'âge de départ à 60 ans. Thierry Lepaon, leader cégétiste a déclaré "nous n'accepterons pas de remise en cause des droits à la retraite par une énième réforme. Il faut au contraire ouvrir de nouveaux droits".

La centrale milite pour que la pension de retraite représente au minimum 75% du dernier salaire, sans que celle-ci soit inférieure au smic. Elle est favorable à la création d'une "maison commune de retraites" et refuse catégoriquement la mise en place d'un régime unique.

La CFDT réclame "des mesures de justice sociale beaucoup plus fortes". Selon Laurent Berger, salariés du privé et du public doivent être "traités de la même manière", notamment via l'allongement de la durée de cotisation.

Quant au représentant de FO, Jean-Claude Mailly, il n'est pas "rassuré" par la prestation de François Hollande, il évoque même une hypocrisie sur l'allongement de la durée de cotisation. "Quitter son travail à l'âge légal de départ, 62 ans, sera rendu, dans les faits, impossible. Et pourquoi le faire maintenant si ce ne sera pas effectif avant 2025 ? ".

FO est opposé à la suppression de l'abattement de 10% sur l'impôt sur le revenu ainsi qu'à la révision du mode de calcul des pensions des fonctionnaires.

Si les syndicats ne parviennent pas à se mettre d'accord sur les mesures à mettre en place au terme de cette réforme, ils affichent tous une déception commune face au discours du Chef de l'État, qui ne semble en rien les rassurer.

Les négociation s'annoncent agitées !

"Info-plus" Zoom sur le rapport Moreau

La durée de cotisations nécessaire pour bénéficier d'une retraite à taux plein, qui est actuellement de 41,5 ans pour les personnes nées en 1955 et 1956, pourrait passer à 43 voire 44 ans. De fait, l'âge de départ devrait être repoussé à 63 ou 65 ans.

Les pensions de retraites pourraient être davantage taxées, et le taux de CSG – à présent établit à 6,6% - pourrait être alignés sur celui des actifs et par conséquent, passer à 7,5%.

L'exonération d'impôt de 10% pour frais professionnels dont les retraités bénéficient systématiquement – au même titre que les actifs - pourrait être supprimée.

Le rapport remis au Gouvernement préconise de revoir le mode de calcul de la pension de retraite des fonctionnaires dans un sens moins favorable pour eux.

Précédent